AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez | 
 

 # ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Jakob Zciwôtangi
Jakob Zciwôtangi
spirit

Masculin Age : 28
Messages : 684
Inscription le : 10/05/2012
Localisation : Sous sa couverture.


Carte d'étudiant
Scolarité/Age: 1ère année - Dix-sept ans.
Pouvoir(s):
Club: Cuisine

# ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND Vide
MessageSujet: # ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND   # ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND Icon_minitimeDim 14 Oct - 3:33

La Poupée était entrée dans un autre monde,
Rempli de bonnes et généreuses personnes,
Plus de différence entre les carrées et les rondes,
Où les brimades redevenaient aphones.

Mais rapidement, Petite Poupée Dégoûtée
Ne trouva de sortie à cette folie,
Alors tous se transformèrent en monstres orduriers,
La menaçant de leurs longs doigts pourris.

Petite Poupée, Petite Poupée, cours loin de nous,
Nous te croquerons si tu te retournes,
Petite Poupée, Petite Poupée, fuis loin de nous,
Nous te croquerons si tu te détournes.

Ainsi Alice erra à jamais dans le Pays des Merveilles.


Combien de fois avait-il essayé ce numéro de téléphone, qui tombait toujours sur ce répondeur ? Combien de fois avait-il essayé de joindre son seul et véritable ami, hors de cette vie ? Combien de fois s'était-il imaginé cette scène de cette nuit-là, silencieusement, dans sa tête ? Combien de jours s'étaient-ils écoulés avant qu'elle n'arrive ?

Trop, si ce n'est pas pour dire "Jusqu'à la folie".

Il n'avait passé cette porte qu'une seule fois depuis qu'il était arrivé. Une seule et unique fois, pour entrer dans le Pensionnat. Normalement, en fin d'après-midi, après les cours, il s'arrêtait devant, deux minutes, pour admirer le paysage, qu'il soit ensoleillé ou pluvieux. Ou peut-être observait-il plutôt sa liberté qui, lentement mais inexorablement, s'envolait.

Et il avait raison. Un jour de fin d'été, il s'était stoppé, comme chaque jour, devant cette porte. Et il ne l'avait plus vue. Il avait commencé à se poser des questions, à espionner ce portail au loin, celui qui donnait l'ouverture sur son ancienne vie. Mais jamais, jamais il n'avait vu d'élève le traverser. Parfois, de temps à autres, un professeur allait à l'extérieur, mais c'était si rare qu'il pouvait compter ces fois là sur ses doigts.

Mais c'est quand il réalisa que les élèves n'avaient pas le droit de repartir que l'établissement prit une teinte malsaine et une ambiance glauque. Certes, il avait peur de ses hallucinations, de ses propres monstres mais cependant, à côté du Pensionnat Aomori, ils devenaient réconfort, comme des souvenirs que Ken Matsumoto n'avait pas réussi à supprimer.

Même la "mini-ville" dans laquelle Jakob aimait bien flâner lorsqu'il avait du temps libre devenait une prison dorée, un tissu de mensonges à brûler, un tableau à casser. Il avait commencé à se renfermer sur lui-même, plus sûr de rien, certain qu'il allait devenir fou à rester ici, avec ces élèves et adultes programmés qui répétaient sans cesse les mêmes discussions, les mêmes questions / réponses, les mêmes insultes... bien qu'il l'était certainement déjà.

Il avait voulu contacter le seul numéro qu'il avait dans son portable. Un ancien numéro qui, s'il avait été un livre posé sur une étagère, aurait pris la poussière à l'image des décorations qui étaient disposées à ses côtés. A se demander s'il s'ouvrait encore, s'il débouchait réellement sur une "fin de l'histoire". Peut-être y avait-il encore une lueur d'espoir avec cette personne anonyme, un "et ils vécurent heureux pour toujours".

Mais Jakob, le jeune garçon dit "psychopathe" aux allures de dégénéré mental, lui, n'eût pas de fin heureuse. Ou peut-être ne l'avait-il pas encore trouvée. Après tout, quelle sorte de méchant avait le droit à une fin heureuse ? Quelle sorte de Grand Méchant Loup finissait par manger les trois petits cochons ? Aucun. Les méchants ne gagnent jamais.

- Allô ? avait-il timidement demandé lorsque l'interlocuteur sembla répondre. Mais ce n'était pas l'interlocuteur qu'il avait désiré. C'était une toute autre personne, bien connue de n'importe qui ; cette petite voix de femme japonaise qui vous réduit à néant tous vos espoirs. Celle qui vous indique que vous vous êtes trompé de numéro... ou que vous n'existez plus dans la vie de votre moitié.

Mais le petit gars avait beaucoup, beaucoup d'espoir. Beaucoup trop, si vous voulez mon avis. Quelle ne fût pas sa déception lorsque, après avoir essayé à plusieurs reprises les numéros privés et professionnels qu'il lui connaissait, en récréation comme en cours - et il avait réussi à se prendre des heures de colle pour cela -, il se rendit compte qu'il n'avait simplement pas accès au monde extérieur.. Il savait bien que ce n'était pas de sa faute. C'était celle de quelqu'un d'autre. Les pires méchants, après tout, se cachent derrière le masque de vos alliés.

Il avait d'abord séché ses après-midi au club de cuisine, pour réfléchir, pour s'éloigner des autres, se préparer à il ne savait quoi exactement. Puis ce fût les cours ensuite, des plus insignifiants aux plus importants, au fur à et à mesure qu'il réfléchissait, au fur et à mesure qu'il savait. Et au final, après toute une journée "absent", il avait fini par déserter sa chambre.

Cette nuit-là, la porte d'entrée avait semblé faire plus de bruit qu'à l'habitude, bien qu'il avait pris toutes les précautions pour en faire le moins possible. Il ne voulait réveiller personne, et encore moins alerter quelconque surveillant qui, illico presto, le ramènerait... dans le bureau du directeur ; j'y mettrais ma main à couper.

Il s'avança prudemment sur le chemin menant au portail, sac-à-dos accroché à ses épaules, une "peluche" (qui ressemblait plutôt à une poupée de chiffon) qu'il avait confectionné dans la poche intérieure de son manteau. Il tourna plusieurs fois la tête vers le Pensionnat, comme si ce dernier l'observait de yeux invisibles, cachés derrière les fenêtres opaques du noir des salles...

Il croyait y arriver. Vraiment, il croyait pouvoir atteindre le portail, l'escalader peut-être, et partir, comme ça, sans qu'on le retrouve, sans penser au futur. Faire du stop jusqu'à Osaka peut-être, ou aller à Tokyo, retrouver celui qu'il avait toujours aimé, se cacher dans ses bras... et oublier ce pouvoir stupide qui avait été la source de tous ses cauchemars.

Mais il n'avait même pas touché le portail. Il était arrivé devant, il allait tendre la main... Et, comme si son action avait provoqué il ne sait quelle force magique, une main s'était posée sur son épaule. C'est à ce moment qu'il sût qu'il ne partirait pas de ce pensionnat avant d'être lui même formaté. Comme une sorte de "sortie pour bonne conduite". S'il n'était pas comme eux, s'il n'agissait pas comme eux, il ne sortirait pas. Ce fût l'impression qu'il eût en tous cas. L'impression qu'il était bel et bien coincé dans un autre monde que le sien. Ce qui était apparu comme un sauveur était devenu un tueur.

- J'ai cru que je pouvais.

« Chihiro, quand tu partiras, surtout, ne te retourne pas, d'accord ? »
Revenir en haut Aller en bas
Haine Teruko
Haine Teruko
haine

Masculin Age : 35
Messages : 1650
Inscription le : 02/03/2011
Localisation : En train de trainer dans les couloirs ~


Carte d'étudiant
Scolarité/Age: Professeur de CDP | 24 ans
Pouvoir(s):
Club: Danse

# ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND Vide
MessageSujet: Re: # ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND   # ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND Icon_minitimeMer 24 Oct - 19:16

Son portable n'arrêtait pas de vibrer. Haine jeta un regard dédaigneux à l'appareil avant de l'attraper. D'un certain côté il voulait y croire, penser que ce serait peut être lui qui l'avait appelé. Lui qui l'avait harcelé de sms ces deux derniers jours. Que peut être il n'était pas vraiment parti ou si, mais pas sans rien dire, pas sans un mot, pas sans un au revoir. Comme s'il n'était que de la boue sous ses semelles, un dommage collatéral aussitôt oublié une fois le portail franchi. Oui, il voulait y croire. Si fort que malgré ses doutes, malgré son chagrin et malgré le douleur qui serait encore plus vive après cette énième déception, Haine ouvrit son téléphone. 5 messages. 24 sms. Tous de Ken. Il serra le cellulaire à le briser et le balança au loin.

Il ne voulait pas pleurer, pas là, pas maintenant, pas pour ça. Après tout il était un homme maintenant et les hommes ne pleurent pas, c'est connu. … Mais qu'est ce qu'il pouvait raconter comme conneries. La testostérone avait beau avoir remplacé les estrogènes dans son sang, il restait le même et unique Haine, ce pauvre crétin de Haine qui fini à pleurer au fond de sa couette à cause d'une histoire à peine esquissée, même pas commencée. Oui, Shion est parti, et alors ? Ils n'étaient qu'amis.

Au beau milieu de la nuit, assis dans l'herbe humide de rosée plutôt que dans son lit, il se sentait profondément pathétique. Il réagissait comme un stupide ado, comme n'importe lequel de ces gosses auxquels il essayait d'apprendre la vie, jour après jour. Et le voilà qui faisait exactement comme eux. Pitoyable. Deux jours qu'il fuyait ses responsabilités, qu'il séchait ses cours, qu'il évitait ses collègues dans les couloirs, qu'il ne répondait plus au téléphone et il avait même fini par déserter sa chambre pour essayer d'échapper aux coups de sonnette insupportable de ses amis. Ridicule. Il était temps qu'il se reprenne en main.

Grognant, Haine se remit sur ses deux jambes. Cheveux ébouriffés et cul mouillé, grande classe. Étape 1, retrouver son téléphone et voir ce que le directeur avait de si important à lui dire – outre que les mièvreries habituelles comme « Maman avait envie de t'appeler ! » ou encore « Maman se fait du soucis pour toi ! ». Quelle brillante idée il avait eu de le lancer il ne savait où, sans même réfléchir trois secondes. Décidément ce soir le jeune homme ne se trouvait que des défauts. Heureusement pour lui, l'écran de l'appareil ne s'était pas encore totalement éteint quand il l'aperçu quelques mètres plus loin. Le gazon avait de toute évidence amorti sa chute, en tout cas aucun nouveau dégât n'apparaissait au premier coup d’œil, lucky. Il regarda en diagonale les nombreux sms au contenu, comme attendu, sans intérêt envoyés par Ken avant d'arriver directement à l'essentiel ; un gamin avait disparu. Apparemment il séchait les cours depuis un moment et avait terminé par juste ne plus rentrer à sa chambre le soir. Le directeur se faisait du soucis, il craignait qu'il lui soit arrivé quelque chose, qu'il soit tombé dans un trou ou juste coincé dans des toilettes quelque part. Haine soupira. Coincé dans les toilettes, bien sûr. Juste encore un marmot qui voulait se faire la belle. Ken était décidément trop naïf.

Remettant l'appareil dans sa poche et ses mains avec, le professeur se mis en route vers le portail, là où il était à peu près certain de trouver le fugueur. Débraillé, habillé de son jogging informe et d'un t-shirt qui l'était tout autant, des cernes jusqu'au menton à force de passer ses nuits à pleurer, autant dire que Haine aurait fait peur à n'importe qui. Mais voilà que, en plus, il était énervé. C'était une très mauvaise combinaison. Surtout pour le type qu'il allait devoir rappeler à l'ordre.

Comme prévu il était là. Manteau sur le dos, sac à dos sans doute plein de vivres, de souvenirs et de tout ce qu'il pouvait imaginer utile pour se sauver. Le garçon était si obnubilé par le portail qu'il ne vit même pas l'enseignant arriver par le côté, si tendu qu'il en oubliait de regarder autour de lui. Pas très malin. Le blond tendit le bras, prêt à toucher le portail... et Haine abattit son bras, deux fois plus épais que le sien, sur son épaule, le figeant sur place.

« J'ai cru que je pouvais. »

Cette réplique, totalement naïve, fit serrer les mâchoires à Haine.

« Eh bien non, tu peux pas ! »

Il le tira, peut être un peu brusquement, en arrière et le força à lui faire face.

« C'est un pensionnat tu comprends ? On a un règlement qui contient des horaires stricts pour en sortir, c'est pas un moulin ! Et il se trouve que 1h du matin ne fait pas partie de ces horaires stricts, alors rentre te coucher maintenant ! »

Et voilà qu'il l'avait mis en rogne. Cette histoire de fuite lui rappelait un peu trop Shion à son goût, il fallait qu'il s'en débarrasse le plus vite possible. Lâchant enfin le blondinet il remis ses mains dans ses poches et continua, les sourcils froncés :

« Et je serais toi je ferais attention, on sait jamais trop ce que le directeur a pu mettre en place niveau sécurité pour protéger ses élèves chéris, ce type est pas net.

Sur ces mots il se retourna, fit quelque pas vers le pensionnat, puis se tourna encore pour asséner une dernière sentence :

_ Et maintenant rentre te coucher ! »

Et de repartir en marmonnant pour lui-même « sale môme ».
Revenir en haut Aller en bas
http://suika-gakuen.forumactif.org/
 

# ALICE IN CLAUSTROPHOBIALAND

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Pensionnat Aomori :: rpg ☆ aomori pensionnat :: Extérieur :: Allée Extérieure-