Mon plus grand rêve se réalisera un jour. C'est sûr. J'y arriverais ! Peu importe le prix, les sacrifices? Mais pour l'instant, c'est juste un rêve.
Qu'est-ce qu'un rêve au juste? Quand j'étais petite et que je rêvais de personne inconnue, mon père me disait que pendant la nuit, mon âme me quittait et qu'elle en rencontrait d'autre. Leur aventure d'une nuit se visionnait à travers mon regard, mais je ne pouvais pas agir. J'ai rencontré tellement de monde dans ce cas.
Cette nuit, je rêvais d'un monde vide, blanc, sans une ombre de détails. Pourquoi? J'étais là, au milieu et je fixais cette carte qui me servait à mon pouvoir. Je n'avais jamais compris l'origine de ce lien. Peut-être qu'il n'y en avait pas. Le pique coulait en son coeur. La poésie de cette carte venait remplir le vide. J'ouvris les yeux.
BON DIEU, MAIS J'AI FROID LA ! Je me redresse comme je peux, complètement dans le col-tard. Je tirais ma couette, enfin... Un tissu troué qui avait une odeur nauséabonde. Je haussais les sourcils et me mit en tailleur. Aucune trace des filles et la chambre semble... Différente. Les lits dévasté et ne parlons pas des ordinateurs et de nos grigris. Quant à nos gardes rob... MES VETEMENTS ! Aussitôt hurlé, aussitôt debout à contempler le désastre. Il ne restait plus rien, mais absolument rien! C'était quoi tout ce foutoir? Et ce sang-là? J'n'ai pas dormi plus d'un siècle quand même?
Je fixais le désastre de cette chambre. J'étais en nuisette, rien de plus. Enfin si, de quoi couvrir ma « fleur ». Je plongeais ma main dans mon décolleté, elle était bien là, c'était déjà ça.

J'essayais d'analyser la situation. J'étais belle et bien au pensionnat, mais celui-ci semblait s'être fait attaquer par une horde de chat assoiffé de sang. Enfin leur gloire? Tseuh, j'avais prévenu. Mais en nuit, ce n'est tout de même pas possible. Pourquoi je serais encore vivante surtout?
Hier soir, j'avais fait l'honneur d'être à la tablé. Je suis rentrée, les filles étaient déjà couchées. Je me suis changée et je suis tombée, sans vouloir choquer, comme une merde dans ma couette. Je ne me suis jamais aussi vite endormie.

« Je crois que c'est la première et dernière fois que j'ose me présenter à halloween. »

J'eus un soupire. Restons sur nos gardes. Je fis quelques pas dans mon semblant de chambre, cherchant de quoi me couvrir, mais il n'y avait plus rien. Néanmoins, pour la première fois, je sentis la lourdeur de mes cheveux. Trainant presque au sol, lisse comme un parquet neuf, il fallait absolument que je trouve de quoi les attacher. Mettant ma traine par-dessus mon épaule, je cherchais un peu partout, tombant finalement sur deux trois élastiques. Je me fis des couettes et m'assis sur mon lit. Bon, j'n'allais pas rester ici.

« . . . BORDEL ! »

Je sentis soudainement quelque chose me saisir le pied et vouloir m'emmener sous le lit. Hurlant couteau à plusieurs reprises en asseyant de saisir ma carte, je finis par le planter dans le bras en décomposition qui sortait du dessous. Il lâcha prise et je me reculais à l'autre bout de la pièce, le coeur battant la chamade. Une tête immonde sortie. Vous connaissez le croque-mitaine? Moi c'est un zombie qui vie sous mon lit.

« PUTAIN MAIS C'EST QUOI CA? C'EST QUOI CE BORDEL? »

Pas plus de mot, il n'était pas aussi lent que dans les films. Dans les films, c'est la cervelle le point faible. Si c'n'est pas cela ici, croyez-moi que j'fais un procès à Hollywood. C'est donc en retenant ma respiration que j'essayais tant bien que mal de viser son crâne sans qu'il arrive à ma chair. Oh, je finis par la toucher, elle vola même à travers la pièce. Quelqu'un pour la faire cuir?
Exténue sur le coup, je fixais le cadavre qui tomba près du lit d'une de mes colocataire. Ma carte reprit forme. Je ne sais pas combien de temps je restais ainsi, mais juste assez pour qu'Akira me trouve. Je me tournais vers lui, plissant mes prunelles et remettant ma carte à sa place.

« Tu m'enlèves les mots de la bouche chéri. »

La première chose que je remarquais chez notre jeune homme, c'est que lui avait la chance d'avoir son uniforme intacte. Bien que je le trouvais immonde, à ce moment même j'aurais été heureuse de le retrouver en une pièce plutôt que de devoir me balader ainsi. Non pas que j'étais une pudique, mais j'attrapais facilement froid et je détestais avoir le nez d'un alcoolique.
Je me laissais emporter par lui, n'écoutant que par morceaux ses phrases puis-ce que moi-même j'essayais de comprendre comment en une nuit ces choses avide de chair avait pu envahir Aomori. Et surtout, pourquoi simplement Aomori? Quelque chose d'anormal dans le repas d'hier soir? Et si simplement le monde était envahi depuis longtemps, mais que nous, coupé du monde, n'étions pas au courant? Peu importe.
Une douche de sang me sortit de ma pensée. Adorable. Je m'essuyais le visage.

« Home run. »

Plissant mes prunelles, il avait raison. La logique des choses et si les autres avait un peu de neurones, ce serait de se retrouver dans la cuisine. Mais ayant eu la chance de voir que la plupart des élèves ici étaient des larves, c'n'était pas gagné.
Par précaution, je changeais ma carte en cross de hockey. Un gun serait pas mal, mais moins amusant. Et oui, la situation, bien qu'elle me paniquait tout de même quelque peu, m'amusait. Enfin un peu d'action ici.
Je repris ma marche en compagnie du jeune homme.

« Je ne sais pas s'il serait correct de manger à nouveau de ce qui se trouve ici. »