Tseuh, loupé. J'n'y ai pas échappé aujourd'hui. Que nenni! Ils me surveillent, j'en suis sûre. Ils ne devraient pas. Ils savent comment je suis. Je leur rendrais bien. Ils ont osé me prendre une journée qui s'annonçait bien. Au lieu de quoi, elle a commencé de façon ennuyeuse, lugubre, tellement médiocre. Une journée de cours quoi. Tellement pathétique. Ils m'ont menacé en plus. Bande de keutards. Juste à la bote de ce directeur dont on en voit pas l'ombre. Il paraît qu'il passe son temps à chercher les petits originaux. D'autre l'ont vu. Moi j'm'en fiche.

« Takura,

j'espère que tu l'as reçu. Je n'en ai que trop pour moi. Tu en as besoin, vous en avez besoin. Je n'arrive pas à avoir accès à mon compte bancaire ces temps-ci. J'ai appelé. Ces incapables m'ont dit qu'ils avaient un problème de site. Je voulais vérifier qu'ils avaient bien fait le virement sur le tient, comme tu ne m'as rien dit.
Tu ne me réponds pas en ce moment. Tu es malade? Je vais venir te voir, bientôt. Je suis majeur maintenant, ils ne peuvent pas m'empêcher de partir. Ils t'empêchaient déjà de venir me voir. Sottise. Qui sont-il pour nous faire ça? Personne! Nous n'avons pas à nous en occuper. Ici je fais ce que je veux, il doit en être pareil dehors! Peu importe, je viendrais.
Sur ce, je vais te laisser. Je n'ai pas grand-chose à te dire. Comme toujours, tout va bien au niveau des cours, mon pouvoir, mes " amis ".

Plein de bonnes choses, Marie-So'

PS: Alors que j'en plumais encore quelqu'un au poker, près d'un petit ruisseau ce week-end, on a trouvé un poisson qui ressemblait à un zizi, étrange non? »

Voilà ce que j'avais fait pour passer le temps. Écrit mon email, il ne me restait plus qu'à le taper tout à l'heure sur mon ordinateur. Ca ne m'a pas pris beaucoup de temps à le rédiger, certes mais j'avais écrit d'une façon assez artistique, ce qui avait pris du temps pour la formation de chaque lettre. A côté, j'avais fait quelque petit dessin, et réfléchit à une recette à expérimenter au club. Je crois qu'ils se fichent pas mal que j'écoute ou non le cours, ils y veulent ma simple présence. Et à quoi ça sert? Après tout, cela revient au même. Présente ou non. J'en dirais des choses pour les injurier.
Mais la fin des cours étaient là. Enfin. La sonnerie retentissait à peine que déjà mes jambes m'avaient traîné vers mon dortoir. Je voulais enlever ce stupide uniforme.

« Mlle Gauthier?! »
« . . . Diantre! Par pitié non! »
« Elle doit avoir couru dans sa chambre... »
«  Seigneur... »

Cette fois-ci, c'est ma conscience qui porta mes jambes ailleurs. Toujours à mes trousses. Ils ne peuvent pas me laisser respirer? Je ne suis pas Jésus, bon Dieu! Veulent-il me crucifier?
C'est au troisième étage que j'atterris. Je n'y avais jamais mis les pieds. Je n'avais aucune raison de m'y aventurer. C'était le dortoir des C, pas encore le miens donc et les salles proposées n'étaient que pour les clubs dont je ne faisais pas partie. Peut-être que ce stupide sbire ne grimperait pas jusqu'ici pour me chercher.

« Excuse-moi. »

Je fis volte-face, me retrouvant nez à nez avec un des surveillant. Je m'écartais et il partit, la même expression que lorsque je leur fais perdre leurs temps à me chercher, me hurler dessus. Moi je me moque d'eux. Sauf qu'ici, ce n'était pas moi qui venais de lui gâcher sa journée. J'entendis alors, de loin, une petite réflexion qui était surement destinée à mon ainé. Ma curiosité fut la plus forte, peut-être mon dégout que l'autre sot me retrouve. Ainsi, un jeune homme et une batterie en mauvaise état, si j'ose dire, me firent face. Je redressa la tête, croisa les bras et me posant dans l'encadrement de la porte. Mes yeux rouges le fixaient. Je ne disais rien. Ce n'est pas comme si je voulais lui parler. Je voulais juste être sûre de pouvoir aller dans ma chambre tranquillement. Et si jamais ce ne pouvait être le cas, l'utiliser pour me couvrir.